La course à pied est une discipline exigeante, tant sur le plan physique que mental. Elle attire de nombreuses personnes, car elle se pratique en extérieur, demande peu de matériel, et offre souvent une ambiance conviviale.
Mais derrière cette apparente simplicité, la course à pied regroupe en réalité plusieurs disciplines : la course sur route (sur bitume), le trail (en colline ou montagne avec du dénivelé), et les courses d’endurance extrême comme les « 24 heures », à l’image de celle qui s’est déroulée le week-end dernier à Peynier.
Le principe est simple : chaque coureur a 24 heures pour parcourir la plus grande distance possible.
Une organisation bien pensée
Cette année, la boucle faisait 1,4 km. Dix boucles équivalent donc à 14 km, et ainsi de suite. Ce format présente plusieurs avantages :
- Le suivi précis : une table de pointage permet de comptabiliser les tours effectués par chaque coureur.
- Le soutien logistique : les participants peuvent installer leur campement le long du parcours, ce qui leur permet de repasser par leur stand toutes les 1,4 km pour se ravitailler ou se faire encourager.
Une épreuve mentale
Le départ est donné le samedi à 11h. Les premières heures sont généralement les plus agréables. Mais très vite, la course entre dans une autre dimension, notamment à la tombée de la nuit.
À partir de 23h, après 12 heures de course ou de marche, le coureur a déjà parcouru une bonne partie de son aventure, mais la plus difficile commence : la nuit. On se retrouve face à soi-même, seul, même au milieu des autres. C’est le moment où les doutes, les faiblesses et les remises en question peuvent surgir. Le mental fait alors des montagnes russes, oscillant entre motivation et désespoir.
Puis vient le lever du jour, un moment souvent salutaire. Le soleil revient, les proches viennent encourager. Mais malgré ce regain d’énergie, la fatigue accumulée rend cette dernière phase souvent la plus difficile. Il reste quelques heures à tenir, quelques tours à boucler. L’arrivée approche, fixée à 11h le dimanche.
Se fixer des objectifs
Lorsqu’on prépare ce genre de course, on se fixe des objectifs :
- Le premier objectif est souvent de terminer, de tenir les 24 heures.
- Le second peut être une distance à atteindre : 80 km, 100 km ou plus.
- Le troisième, plus symbolique, peut être un nombre de tours à accomplir : 80, 100, 120…
S’inscrire à un tel événement est avant tout un défi personnel. Chaque coureur se demande : “Et moi, où est ma limite ? Est-ce que je peux la repousser encore un peu ?”
Cela demande un mental d’acier, une capacité à encaisser, à rebondir, à rester focus malgré les douleurs, la fatigue, les doutes.
Hommage aux coureurs de l’extrême
À travers ce post, je souhaite rendre hommage à tous ces coureurs de longues distances.
J’ai eu la chance d’accompagner l’un d’eux, Cédric, lors de sa dernière heure de course. Le privilège de courir à ses côtés, de le soutenir, de le remotiver. Une immense joie partagée lorsqu’il a bouclé son 100e tour, validant ainsi l’un de ses objectifs.
Certes, l’objectif initial de 150 km n’a pas pu être atteint, mais avec les conditions du jour, il a su s’adapter. Et atteindre l’objectif symbolique des 100 tours reste une performance tout simplement grandiose.
À 11h, Cédric comptabilisait 102 tours, soit 142 km parcourus.
Un immense bravo à lui, et à tous ces athlètes de l’extrême, pour leur courage, leur persévérance, et la beauté de leur engagement.
Laurent MARTIN – Sophrologue & Coach Professionnel