Stoïcisme et sophrologie : une rencontre inattendue ?
Le stoïcisme est une école de philosophie née dans la Grèce antique vers 300 av. J.-C., avec Zénon de Kition. Elle s’est ensuite épanouie à Rome grâce à des penseurs comme Sénèque, Épictète et Marc Aurèle.
Cette philosophie peut se résumer en quelques grands principes :
- La vertu comme seul véritable bien
- Le stoïcisme enseigne que la vertu — sagesse, courage, justice, tempérance — est le seul véritable bien. Tout le reste (richesse, santé, réputation…) est considéré comme « indifférent ».
- Ce qui compte vraiment, ce n’est pas ce que nous possédons ou ce qui nous arrive, mais la manière dont nous choisissons d’agir.
- La distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas
- C’est une idée centrale chez Épictète : nous devons concentrer notre attention uniquement sur ce qui dépend de nous (nos pensées, nos actions, nos choix).
- Les événements extérieurs, l’opinion des autres, la météo ou les circonstances échappent à notre contrôle : inutile de s’en inquiéter.
- L’acceptation du destin
- Le stoïcisme invite à accueillir les événements tels qu’ils se présentent, car ils font partie d’un ordre naturel et rationnel.
- Il s’agit de vivre en accord avec la nature, en disant « oui » à la réalité — même dans l’adversité.
- Le contrôle de soi et la paix intérieure
- Par l’exercice de la raison et de la philosophie, il est possible d’atteindre l’ataraxie, c’est-à-dire la tranquillité de l’âme.
- Le stoïcien ne cherche pas à fuir ses émotions, mais à les comprendre et à les dominer, afin de ne pas être balloté par les aléas de la vie.
- Une pratique quotidienne
- Le stoïcisme est une philosophie vécue au quotidien, à travers des exercices : méditation, visualisation de la perte, examen de conscience, tenue d’un journal…
Des ponts avec la sophrologie
La sophrologie et le stoïcisme sont très différents par leurs origines : l’un est un courant philosophique antique, l’autre une méthode corporelle et mentale moderne. Et pourtant, ces deux approches se rejoignent sur plusieurs points : le rapport à soi, la gestion des émotions, la recherche d’un équilibre intérieur…
Voici quelques correspondances marquantes :
- Le moment présent comme ancrage
- Le stoïcien s’efforce de rester centré sur l’instant présent, sans se laisser happer par les regrets du passé ou l’angoisse du futur.
- La sophrologie propose aussi un retour au présent, à travers la conscience du souffle, des sensations corporelles et de l’ici et maintenant.
- La maîtrise des émotions
- Le stoïcisme nous apprend à observer nos émotions sans s’y identifier, à garder notre calme quelles que soient les circonstances.
- En sophrologie, les émotions sont accueillies sans jugement, puis traversées grâce à des outils de respiration, de détente et de recentrage.
- Responsabilisation et autonomie
- Le stoïcien prend la pleine responsabilité de ses réactions : ce qui importe, ce n’est pas ce qui arrive, mais ce que l’on en fait.
- La sophrologie encourage également une posture active face aux événements, une reprise de pouvoir sur son vécu intérieur.
- Des pratiques concrètes et régulières
- Le stoïcisme proposait des exercices spirituels : visualisation, introspection, détachement, etc.
- La sophrologie repose aussi sur une pratique : relaxation dynamique, respiration consciente, visualisation positive.
En conclusion
La sophrologie n’est pas une héritière directe du stoïcisme, mais elle partage avec lui une même visée : retrouver la paix intérieure, apprendre à mieux gérer ses émotions, vivre plus consciemment.
Là où le stoïcisme s’inscrit dans une tradition philosophique exigeante, la sophrologie offre un chemin plus corporel et accessible à tous. Deux démarches différentes, mais profondément complémentaires.
Laurent MARTIN – Sophrologue & Coach Professionnel