Le terme slasher — ou slasheur en français — est apparu à la fin des années 2000 sous la plume de Marci Alboher, dans un ouvrage consacré aux carrières professionnelles multiples au cours d’une même vie. Derrière ce mot anglo-saxon, qui peut paraître obscur au premier abord, se cache pourtant une réalité simple : un slasheur, ou une slasheuse, est une personne qui exerce plusieurs métiers simultanément.
Il ne s’agit ni d’une personne en pleine reconversion, ni d’un étudiant cumulant un job alimentaire. Le slasher incarne plutôt un travailleur pluriel, capable d’être à la fois développeur web et écrivain, coiffeuse et photographe, consultant en ressources humaines et coach sportif… Cette pluralité n’est pas un accident : elle est pleinement assumée et choisie.
Depuis 2016, les études montrent qu’environ 20 % des actifs en France sont des slasheurs. Un chiffre déjà important, mais ce qui surprend le plus, c’est que la majorité d’entre eux déclare exercer plusieurs métiers par choix, et non par nécessité économique. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer en période de tensions sur l’emploi, le slashing ne découle pas uniquement d’un besoin financier : il répond à des motivations plus profondes.
Les slasheurs aspirent à diversifier leurs activités, nourrir leur curiosité, multiplier les expériences, et surtout rechercher un équilibre global en mobilisant différentes facettes d’eux-mêmes : parfois la tête, parfois le cœur, parfois le corps. Leur démarche va bien au-delà du cumul salarial : c’est une quête d’harmonie personnelle et professionnelle.
Cette approche n’est d’ailleurs pas si éloignée de la définition de la santé selon l’OMS, qui ne se limite pas à l’absence de maladie, mais se définit comme un état de bien-être physique, psychique et social. Les slasheurs, guidés par une forme de bon sens intuitif, semblent tendre naturellement vers cet équilibre.
Ce sont des personnes polyvalentes, souvent qualifiées de polymathes ou de multipotentielles. Des individus passionnés, engagés, et stimulés par la diversité. Pour concilier ce mode de vie professionnel avec leur personnalité, plusieurs qualités — tant en savoir-être qu’en savoir-faire — sont essentielles :
- Adaptabilité et flexibilité, pour organiser plusieurs activités et préserver l’équilibre vie pro / vie perso ;
- Curiosité, enthousiasme et soif d’apprendre, moteurs de leur diversification ;
- Capacité à se remettre en question, prendre du recul et se renouveler régulièrement ;
- Aptitude à intégrer rapidement de nouvelles notions, à se former en continu et à s’ajuster à des environnements variés.
Le slasher n’est donc pas un travailleur instable ou dispersé : c’est un professionnel moderne, agile, créatif et en quête de sens, qui construit une carrière plurielle cohérente avec ses aspirations profondes.
Laurent MARTIN – Sophrologue & Coach Professionnel

